Gérard PRIER - 50 ans de militantisme ! (12/02/2021)

gerard prier.JPGFigure emblématique du département d’Eure-et-Loir, précurseur de la loi "handicap" de 2005, Gérard Prier a fêté ses 73 ans en octobre dernier. Largement impliqué au sein d’APF France handicap depuis près de 40 ans, Gérard passe doucement le relais tout en partageant ses valeurs de solidarité

« Gérard Prier ? C’est mon mentor ! » partage Martine Villedieu, responsable du pôle 28 qui regroupe des foyers de vie et services d’aide humaine. C’est en 1983 qu’elle fait la connaissance de Gérard Prier. Elle est alors auxiliaire de vie au foyer Jacques Bourgarel de Chartres dont il est le directeur. « Monsieur Prier a mis en place les premiers séjours de vacances, inédits à l’époque. Il a aussi ouvert des ateliers d’art-plastique animés par Joëlle Becquart et les œuvres des usagers ont été exposées jusqu’à Paris. Aujourd’hui encore, nous parlons de lui. Il nous a légué sa philosophie de l’accompagnement et ses valeurs... »

Premier pas sur le terrain eurélien

C’est en 1982 que Gérard entre à APF France handicap., Tout juste détenteur du diplôme de directeur d’établissement à l’école de la santé à Rennes, il est alors recruté par Jean-Yves Buisson, Directeur général de l’association. Première mission, et non des moindres, pour ce tout nouveau directeur : l’ouverture du foyer Bourgarel à Chartres. « Une grande aventure que l’ouverture de ce foyer dont l’inauguration a été marquée par les présences d’André Trannoy et Paul Bouliner. »

Son combat pour l’hébergement

De 1989 à 1999, Gérard s’investit au sein du siège sur la question de l’hébergement. Il devient l’adjoint de Jean-Yves Buisson puis de Marie-Sophie Desaulle, présidente de l’association. « L'enjeu à l’époque était double : créer des places dans de nouveaux foyers où les usagers exerceraient les droits sociaux communs et participeraient à des activités et, également, accompagner ceux qui le demandaient vers un logement personnel, un logement choisi, investi. »

Ensemble vers la loi de 2005

Dès le début des années 2000, Gérard s’investit dans la revendication politique et participe à l’écriture de la loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées de 2005 : « Le siège de l’association à Paris était comme une ruche. On passait de réunions en colloques et groupes de recherche. Les allers-retours avec les pouvoirs publics se multipliaient, la tension montait surtout autour de l’article 1 et de la définition de la loi elle-même. »

Un engagement collectif vers une loi novatrice qui porte avant l’heure les couleurs de l’empowerment : « Malgré un certain nombre de points à revisiter, dont la prestation de compensation, la loi de 2005 est une loi de progrès : elle reconnaît l’individualisation et la place légitime des usagers aux côtés des décideurs et financeurs dans la gestion des collectivités territorialesC’est essentiel : toujours mobiliser les possibilités des usagers ! »

Retour sur le terrain de la représentation

Une fois la frénésie législative retombée et la loi votée, Gérard rejoint la délégation d’Eure-et-Loir pour « connaître la loi dans sa mise en œuvre ». Il siège à la Commission exécutive de la nouvelle MDPH et participe à la mise en place du Conseil Départemental de la Citoyenneté et de l'Autonomie (CDCA) en 2016 dont il devient, en 2017, vice-président.

Une transmission assurée en douceur

Aujourd’hui à la retraite, Gérard demeure représentant départemental du CAPFD d’Eure-et-Loir et reste en lien régulier avec le CAPFR Centre Val de Loir. Plus pour longtemps cependant, car il souhaite « passer le relais aux jeunes… »

À cet effet, afin de transmettre son savoir et son expérience, il est invité à des temps d’échange au sein de la délégation 28 où sont aussi conviés des acteurs d’autres associations. « Se mettre autour d’une table, s’écouter et former les représentants associatifs, telles sont les valeurs de Gérard. Un bel héritage que nous sommes fiers de recevoir ! » ​conclue Rachida Mouni qui reprend le flambeau de Gérard à la Maison départementale de l’autonomie (ex-MDPH 28).

Aujourd’hui, Gérard se consacre davantage à deux projets personnels, dont un groupe de travail autour de l’écriture dans le but de produire un recueil de récit sur les personnes qui vivent avec l’AAH. « Je vais aussi m’investir dans ma passion pour l’art brut et plus particulièrement l’utilisation du fil dans la broderie contemporaine. »

Questions fils et tissages, Gérard saura aussi exceller en ce domaine !​​​​​​​

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